dimanche 15 février 2009

Quand on choisit le silence

Les paroles ont un pouvoir insoupçonné. Ils peuvent être la pluie qui irrigue ou l’eau qui dévaste… C’est ainsi que Martin Gray avait décrit le pouvoir des mots dans le premier chapitre du ‘‘Livre de la Vie’’.

Il avait raison par ce que les paroles ne nous obéissent toujours pas. On a l’impression de dire ce qu’on veut dire mais ce qu’on laisse entendre ou voir peut être complètement différent. Il avait également raison par ce que lorsqu’on veut être sincère et parler en puisant dans notre vécu c’est comme si l’on exhibait notre for intérieur ou l’on se mettait à nu.

Ces paroles qui peuvent marquer pour toute une vie et révéler des vérités qui se placent au-delà de leurs cadres sémantiques sont en fait plus que des paroles. C’est l’essence d’une histoire vraie, faite de chair et se sang qui se cache derrière. Une histoire qui veut qu’on la lise.

Cependant, je trouve bien accablante cette capacité qu’on a à changer de code, à le formaliser et le nuancer d’avantage. J’ai parfois du mal à me retrouver dans certains de mes anciens écrits. C’est peut être notre esprit qui s’alourdit mais je pense que c’est surtout la conscience tardive du pouvoir insoupçonné des mots qu’on cherche à compenser quitte à ne rien dire. Et c’est juste regrettable…

mercredi 13 août 2008

Extrait de "La sorcière de Portobello", Paulo Coelho

Antoine Locadour, 74 ans,
historien, I.C.P., France


... Et je ne suis pas surpris que de plus en plus de gens s'intéressent aux traditions païennes. Pourquoi? Parce que Dieu le Père est toujours associé à la rigueur et à la discipline du culte. La Déesse Mère, au contraire, montre l'importance de l'amour, qui prime tous les interdits et tabous que nous connaissons.


Le phénomène n'est pas nouveau: chaque fois que la religion durcit ses normes, un groupe de gens significatif tend à rechercher plus de liberté dans le contact spirituel. C'est ce qui s'est passé au cours du Moyen Âge, quand l'Église catholique se bornait à créer des impôts et construire des couvents débordant de luxe; en réaction, on a assisté au surgissement d'un phénomène appelé "sorcellerie" qui, bien que réprimé à cause de son caractère révolutionnaire, a laissé des racines et des traditions qui ont survécu à tous ces siècles.

Dans les traditions païennes, le culte de la nature est plus important que le respect des livres sacrés; la Déesse est en tout, et tout fait partie de la Déesse. Le monde n'est qu'une expression de sa bonté. Il existe de nombreux systèmes philosophiques - comme le taoïsme et le bouddhisme - qui éliminent l'idée de la distinction entre le créateur et la créature. Les personnes essaient non plus de déchiffrer le mystère de la vie, mais d'en faire partie; dans la taoïsme et dans le bouddhisme, même sans figure féminine, le principe central affirme aussi que "tout est un".

... J'aimerais être optimiste, penser que l'être humain a enfin trouvé son chemin vers le monde spirituel. Mais les signes ne sont pas très positifs : une nouvelle persécution conservatrice, comme il s'en est produit très souvent dans le passé, peut encore étouffer le culte de la Mère.


jeudi 14 février 2008

Générosité

C'est plus grand qu'un mot, qu'une attitude ou des gestes envers les autres...
William Butler Yeats est un grand poète que j'ai découvert grâce au film Equilibrium. Parmi ses poèmes, He Wishes For The Cloths Of Heaven est le plus émouvant. Une Générosité à part et qu'il étale subtilement et discrètement...

He Wishes For The Cloths Of Heaven

Had I the heavens' embroidered cloths,
Enwrought with golden and silver light,
The blue and the dim and the dark cloths
Of night and light and the half-light,

I would spread the cloths under your feet:
But I, being poor, have only my dreams;
I have spread my dreams under your feet;
Tread softly because you tread on my dreams.

Voici une petite traduction de Keyvan Sayar qui circule sur le net :
Lui Qui Aurait Voulu Pouvoir Offrir Le Ciel

Si je pouvais t'offrir le bleu secret du ciel,
Brodé de lumière d'or et de reflets d'argent,
Le mystérieux secret, le secret éternel,
De la nuit et du jour, de la vie et du temps,

Avec tout mon amour je le mettrais à tes pieds.
Mais tu sais, je suis pauvre, et je n'ai que mes rêves,
J'ai déposé mes rêves sous tes pieds,
Marche doucement, car tu marches sur mes rêves.


jeudi 11 octobre 2007

Apple : Think different

La publicité est aujourd'hui perçue comme un "starter" incontournable aux marques, challengers comme leaders, pour lancer leurs produits...
Personnellement, je suis une adoratrice de cet art, disons "contemporain" et je n'hésite point à l'appeler ainsi...
Voici quelques publicités, ci-dessous, que j'adore. Je vous laisse le soin de les commenter. Mais je ne peux m'empêcher de dire que c'est trop fort...

Virgin Atlantic : L'originalité par excellence

On ne se rend compte qu'il s'agit d'une société aérienne qu'à la fin et avec un tout petit indice. Un vrai travail de maîtres.

Audi : How to define your target

En effet, la cible d'Audi est tout ce qui ne ressemble pas à cet homme. Une des plus sages techniques pour relever le challenge. Un travail aussi professionnel qu'impressionnant à la fin.

samedi 29 septembre 2007

Quand nous cherchons à nous faire mal...

On a tendance à trop regarder derrière nous, à regretter le passé comme s’il n’était que bonheur et plaisirs et comme si aucune épreuve ou mauvais souvenir ne s’y mêlait.

On a tendance à vouloir rendre eternels nos moments de joie, de figer le temps et arrêter son cours jusqu’à ce qu’on se sente ivres et saturés de bonheur.

On a tendance à craindre la tristesse, la souffrance, la douleur et la mort comme si cette dernière ne faisait pas partie du cycle de la vie tout comme la naissance. Les crépuscules ne sont-ils pas parfois plus sublimes que les aurores ?

On a tendance à avoir peur du futur, de ce qui nous pourrait advenir de nous un jour, de trop réfléchir et prédire avant de prendre une décision. Mais est-ce vraiment nécessaire ? Sommes-nous capables de réduire ou d’éviter un mal qui doit nous toucher ?

On a tendance à éviter certains sujets, à ne pas se poser certaines questions et à n’accorder de réelle importance qu’à notre apparence sans trop se soucier de la personne qui est en nous, qui se cache derrière le masque et qui est la vraie.

On a tendance à vouloir effacer certains souvenirs, à rayer de notre mémoire certaines
personnes et à éviter tout ce qui pourrait nous les rappeler. Mais n’est ce pas inhumain ? L’oubli est certes un don mais ne poussons pas trop notre sensibilité car il est parfois utile de se rappeler certaines choses. Notre mémoire et notre passé ne devraient aucunement être source de douleur, au contraire nous devrions y puiser force, détermination, sagesse et leçons.

Quand on fait tout cela, on a tendance à oublier le Présent, oublier de le vivre comme il faut et déguster chaque détail, chaque seconde. Car le Présent, demain, sera notre passé et beau comme nous l’avions vécu, il cessera de nous enchainer et il nous poussera vers l’avant, vers l’avenir.

On passe à coté de beaucoup de choses simples mais qui, réunies, sont aussi nécessaires que l’air que nous respirons. Ce n’est que perdues, que ces choses nous paraissent précieuses.
On oublie bien d’être ce que nous devons être et nous finissons par le découvrir à un stade ou autre de notre vie. Mais ce n’est pas toujours récupérable, il est parfois trop tard.